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Fabien Dupont, 14/08/2012 16:51
Sécuriser un serveur de mail¶
Présentation des différents systèmes¶
Spamassassin¶
Spamassassin est un programme en perl développé par la fondation Apache. Ce programme regroupe plusieurs méthodes de détection de spams telles que :
- DNSBL (DNS BlackList) : blocage d'adresses IP (voir RBL plus loin) par interrogation de DNS.
- SURBL (URL BlackList) : idem mais par interrogation d'URI.
- Hashcash : Système en DoS se basant sur la consommation CPU utilisée par l'émetteur lors de l'envoi de mail.
D'autres sont disponibles via l'installation et l'activation de plug'ins.
De plus, SpamAssassin, propose la détection de spams via l'application de filtres bayesiens permettant de différencier les spams des hams (les « pas spams »).
Greylisting¶
Le greylisting est un procédé permettant de refuser la réception de spams en provenance de spambots. Ce procédé se base sur le fait que certains spams ne sont pas émis depuis de « vrais » serveurs de mail.
Un « vrai » serveur de mail dispose d'une file de messages dans laquelle il stocke les messages dont l'émission a été refusée par une erreur 4xx (généralement, 450) alors qu'un spambot émets des mails sans se soucier du succès de l'envoi ou pas.
Ainsi, un daemon de greylisting refuse systématiquement les mails en provenance d'un serveur en retournant un code d'erreur 450. Dans le même temps, il mémorise les informations de ce serveur (IP, nom, etc.). Ãtant donné que le code d'erreur n'est pas un refus catégorique (5xx), le serveur émetteur retente un envoi régulièrement, généralement toutes les 5 ou 10 minutes, jusqu'à la fin d'un timeout défini, généralement plusieurs jours. Si le même message a été émis 3 fois d'affilé, le daemon de greylisting l'accepte et place le serveur émetteur dans une « whitelist » temporaire pendant un temps défini.
Un des daemons de greylisting célèbre et fonctionnant bien avec postfix est postgrey.
Antivirus¶
Bon...linux, pas de virus, tout ça tout ça...m'enfin, ça ne coûte pas grand chose de filtrer ses propres messages à l'envoi pour s'assurer qu'on ne forwarde pas un PPT plein de chatons qui jouent du piano et de virus. Et puis quitte à filtrer dans un sens, autant filtrer dans l'autre.
Il n'y a pas 50000 antivirus sous linux, ClamAV est l'un des plus complet, mis à jour et performant. Appelé depuis ClamSMTP, il s'intègre très bien à postfix.
RBL¶
Les RBL ou « Realtime Black Lists » sont des listes mises à jour en temps réel d'adresses IP réputées pour être émettrices de spams. L'interrogation de ces listes se fait grâce au protocole DNS.
Par exemple, pour savoir si l'adresse IP 91.224.149.142 est classée comme émettrice de spams, d'abord, retournons là : 142.149.224.91. Puis ajoutons le nom d'une RBL, par exemple sbl-xbl.spamhaus.org. Et regardons si une adresse IP correspond à ce « nom de domaine » :
$ host 142.149.224.91.sbl-xbl.spamhaus.org Host 142.149.224.91.sbl-xbl.spamhaus.org not found: 3(NXDOMAIN)
Pas d'adresse IP associée à ce nom de domaine, l'adresse IP 91.224.149.142 est clean !
Même exercice pour l'adresse IP 114.37.70.152 :
# host 152.70.37.114.sbl-xbl.spamhaus.org 152.70.37.114.sbl-xbl.spamhaus.org has address 127.0.0.4
L'adresse IP 127.0.0.4 est retournée et selon la documentation de spamhaus.org, 127.0.0.4 veut dire que cette IP est notée comme étant une machine infectée par un virus émetteur de spam.
L'utilisation de RBL pour bloquer les mails est souvent soumise à controverse car le remplissage et la maintenance de ces listes sont généralement obscurs. Il en existe même qui demande une rémunération pour la suppression d'adresse IP. Bref, libre à chacun d'utiliser ces listes ou pas tant que c'est en tout connaissance de cause.
SPF¶
SPF ou « Sender Policy Framework », est un système anti « spoofing ». C'est à dire qu'il permet de valider que le serveur émetteur du mail est bien le serveur qui gère ce mail.
Ce système se base sur la mise en place d'un champ TXT (ou SPF) dans le nom de domaine émetteur. Ce champs ne peut être ajouté que par le gestionnaire du domaine et donc sûrement le gestionnaire du serveur de mail émetteur (en tout cas, lui seul peut valider que l'un est associé à l'autre).
Ce champ TXT permet de valider que le nom de domaine de l'adresse mail émettrice, l'adresse IP du serveur émetteur et son reverse sont valides.
Exemple de champs SPF pour le domaine kafe-in.net :
$ dig +short spf kafe-in.net "v=spf1 mx ptr:muscat.kafe-in.net ptr:fdn.le.fai.avec.les.bulles.qui.vont.vers.le.bas.kafe-in.net mx:mail.kafe-in.net mx:mail2.kafe-in.net ip6:2a01:6600:8081:8e00::fab ip6:2001:910:109c:2::25 ip4:91.224.149.142 ip4:80.67.176.156 include:dupont.eu.org -all"
DKIM¶
DKIM, ou « DomainKeys Identified Mail », est une autre méthode pour associer un nom de domaine à un mail. Cette validation se base sur l'ajout d'un header contenant une clé, cette clé permet de signer le mail. Cette signature est validée en interrogeant un champ TXT du nom de domaine émetteur du mail.
Exemple de champs TXT pour le domaine kafe-in.net et de signature :
dig +short txt default._domainkey.kafe-in.net "v=DKIM1\; k=rsa\; p=MIGfMA0GCSqGSIb3DQEBAQUAA4GNADCBiQKBgQCh2cOuv5Tb+oFElVq3sf837oclBXoiHcMDjlWxpjCfjyYq1fSZNyMxXG/CKqLRx/bqyI/Bcl6n30pR8Okp8ItjBvUXQJwh6fczyKdto69Z2DrGf495ANghUtPxKFOe98PXuEa0OmvhOD45VOKeHU9TW32SgxHy6kxur/WMaJMbDwIDAQAB"
DKIM-Signature: v=1; a=rsa-sha256; c=simple/simple; d=kafe-in.net; s=default; t=1344852664; bh=fdkeB/A0FkbVP2k4J4pNPoeWH6vqBm9+b0C3OY87Cw8=; h=From:Date:To:Subject; b=DqT32ZzqUgRPm9PGYwfB7nxJiyaTLxT6yoeIPLqPnxwgMJ933nYLxQpMimSsaKZdT iGo68RBhgFFXe+6zJCWPZbCye8ptW8awCHfwsogYAzvRs0wk9rF/r78CWZXAn6dCeH cCMomFWcBOzTdbqQ/ZKizBCOdgLsT/aPDVBV00Eo=
Enchaînement des différents systèmes¶
Il existe plusieurs moyens pour postfix de vérifier la validité du mail, ou pas :
- Les content filters : Ce sont des programmes recevant un mail selon le protocole SMTP et le renvoyant, ou pas, à postfix selon le même protocole après ajout de headers. Exemple : ClamSMTP et SpamAssassin.
- Les milters : ce sont des programmes dialoguant avec postfix sur un port TCP donné en suivant un protocole défini. Exemple : OpenDKIM.
- Les policy services : Ce sont des programmes au fonctionnement proche des milters. Ils permettent de valider ou non le passage d'un mail selon ses paramètres. Exemple : PostGrey et postfix-policyd-spf-python.
- Les RBL : Voir plus haut, la gestion des RBL est gérée directement par postfix.
Voilà rapidement l'enchaînement des validations faites à l'arrivée d'un mail :
- Ãmetteur : Ouverture d'une connexion sur le port 25 (SMTP).
- Récepteur : Vérification de la validité de l'adresse IP source et consultation des RBL (smtpd_client_restrictions).
- Ãmetteur : HELO sondomaine.tld
- Récepteur : Vérification de la validité du domaine et du reverse (smtpd_helo_restrictions).
- Ãmetteur : MAIL from : "Marvin the paranoid android" <marvin@sondomaine.tld>
- Récepteur : Vérification de la validité de l'adresse émettrice (smtpd_sender_restrictions).
- Ãmetteur : RCPT to : "Fabien Dupont" <fab@sondomaine.tld>
- Récepteur : Vérification de la validité de l'adresse destinataire (smtpd_recipient_restrictions). * Interrogation du « policy service » postgrey sur le port 10023 * Interrogation du « policy service » python-spf via la socket unix private/policyd-spf
- Récepteur : Envoi du code de retour au serveur émetteur (RFC3463: * 3xx : OK pour la suite * 4xx : Erreur temporaire (exemple: postgrey) * 5xx : Erreur permanente (Adresse émettrice ou réceptrice non valide).
- Ãmetteur : DATA puis le contenu du mail (headers compris).
- Récepteur : Transfert du mail au « content filters » : * ClamSMTP reçoit le mail sur le port 10025 et si le mail est valide... * SpamAssassin reçoit le mail sur le port 10026 et si le mail est valide... * Postfix récupère le mail validé sur le port 10028
- Récepteur : Validation du mail via le milter OpenDKIM sur le port 10028
- Récepteur : Envoi du code de retour au serveur émetteur (RFC3463: * 2xx : OK pour l'envoi * 4xx : Erreur temporaire (exemple: postgrey) * 5xx : Erreur permanente (exemple: spam détecté par SpamAssassin, virus par ClamAV, etc.).
Installation et configuration¶
En cours de rédaction